Yes we can.
Ces mots ont résonné dans les têtes et les coeurs jusqu’à la victoire de la maison blanche.
Des doutes à l’écoute
L’origine de la formule remonte bien avant le fameux discours de 2008 : elle est une traduction anglaise d’un cri de ralliement popularisé dans les années 1970 par César Chávez (et United Farm Workers), militant pour les droits des ouvriers agricoles — « Si, se puede ». Pour la campagne de 2004 (candidature d’Obama au Sénat de l’Illinois, qu’il a gagné avec une large avance), un de ses conseillers — David Axelrod — a proposé « Yes We Can » comme phrase de conclusion d’une communication électorale. À l’origine, Obama trouvait le slogan un peu « ringard / niais » (« corny »), mais c’est en fait son épouse Michelle Obama qui l’a convaincu de le garder. Si il n’avait écouté que lui, nous serions passé à côté d’un mouvement profond et massif.
Un discours a transformé « Yes We Can » en symbole.
Ces trois mots ont été incorporés dans un discours — prononcé le 8 janvier 2008, après les primaires du New Hampshire — par Barack Obama. Ce discours, écrit par son speech-writer Jon Favreau, a transformé ce simple slogan en un message politique fort. Quand Favreau a proposé de reprendre « Yes We Can » à la conclusion du discours, l’intention était de donner à la campagne non seulement un message de rupture, mais un motif d’unité et d’espoir — transcendant les catégories sociales, raciales, économiques. À travers lui, la formule est élevée au rang de « credo » national : “when … generations of Americans … responded with a simple creed … Yes, we can.”
Une portée politique, médiatique et symbolique qui a dépassé toutes les attentes
Le slogan est devenu l’un des symboles majeurs de la campagne 2008 de Barack Obama, si ce n’est LE symbole. Il a servi de cri de ralliement dans ses meetings, a été scandé par des foules à travers le pays, a orné affiches, produits dérivés, etc.
Il a transcendé la politique : la phrase a été reprise dans une chanson/vidéo virale — Yes We Can — produite par will.i.am (du groupe The Black Eyed Peas), dans laquelle des célébrités reprennent les extraits du discours d’Obama.
Symboliquement, « Yes We Can » incarne l’idée d’espoir, de changement, de possibilité collective — ralliant des générations d’Américains (immigrants, minorités, ouvriers, classes populaires, jeunes, etc.). Sa dimension rhétorique a redéfini la parole politique : au-delà d’un discours électoral, c’était une invitation à la participation, à la solidarité, à la croyance en un futur commun — ce qui a contribué à redonner à la politique un certain sens optimiste, porteur de transformation.
Mais sorti de son contexte (les propositions de fond, la différenciation, la personnalité du candidat…), il perd une grande partie de sa puissance, et son pouvoir de faire gagner (il a été utilisé pour soutenir des candidatures différentes, tel « Yes, she can » pour soutenir Kamala Harris, qui l’a vidé de son sens collectif)
Le slogan reste dans la mémoire collective comme un exemple de « soft power politique » — mémoire d’un moment de mobilisation historique, d’espoir partagé. Il continue d’être cité et ressenti quand on parle de mobilisation citoyenne, d’engagement, de changement social possible.
Voici la vidéo d’origine, historique.

